Dans le Val de Saire, le Bouquet de Cosqueville porte aussi un nom poétique : la Demoiselle de Cherbourg. Un surnom délicat pour désigner cette crevette fine et élégante, emblématique du littoral normand. Certains, impressionnés par sa saveur et son prix, la comparent à un petit homard. Si la ressemblance s’arrête à la valeur qu’on lui accorde, le bouquet, une fois cuit, ressemble davantage à une crevette rose, fine et savoureuse. Mais comme son cousin plus imposant, il se distingue par sa rareté, son goût raffiné… et son prix au gramme, digne des plus beaux produits de la mer. La Demoiselle de Cherbourg : crevette fine, prix royal.
Véritable bijou culinaire local, la Demoiselle de Cherbourg incarne à elle seule le prestige discret de la pêche artisanale normande.
Sur le littoral du Val de Saire, à Cosqueville, commune associée à Vicq-sur-Mer, la pêche reste une tradition bien vivante. Ici, les casiers sont rois, utilisés principalement pour capturer crabes, homards et bouquets. Posés sur le fond marin, ils sont remontés chaque jour, à condition que la météo le permette.
Mais le Bouquet de Cosqueville, surnommé aussi « Demoiselle de Cherbourg », ne se capture pas uniquement au large. Ce crustacé raffiné se laisse également pêcher à pied, à marée basse, notamment lors des grandes marées. Il affectionne les zones rocheuses et les forêts d’algues, où il aime se dissimuler. C’est d’ailleurs souvent dans les mares découvertes par le retrait de la mer que les plus chanceux peuvent en surprendre quelques-uns.
Le bouquet est une variété de crevette grise, emblématique du littoral normand. Sur le plan professionnel, il est recherché avec soin par les marins-pêcheur comme Gérard Thomine patron du Téméraire, un caseyeur qui opère entre Barfleur et Fermanville. À son bord, Gérard Thomine mise sur son expérience pour relever les casiers installés non loin de la côte, dans l’espoir d’y trouver ce précieux crustacé.
Riche d’une double tradition, à pied comme en mer, le Bouquet de Cosqueville incarne le lien intime entre les hommes, la mer et un territoire où la pêche reste un art du quotidien.

Le Téméraire
Navire caseyeur immatriculé à Cherbourg.
Le Bouquet de Cosqueville : un trésor de la mer aux accents d’automne.
À chaque saison ses joyaux. Et sur les côtes du Cotentin, celui de l’automne s’appelle le Bouquet de Cosqueville. Ce crustacé délicat, dont la pêche s’étend de septembre à décembre, fait partie intégrante de l’identité maritime locale. À tel point que son nom s’écrit avec une majuscule, comme une marque de respect pour ce produit d’exception.
Pépite locale au goût subtil, le Bouquet de Cosqueville a marqué les grandes heures de la commune du même nom, et continue d’illuminer les étals des poissonneries et les assiettes des restaurateurs les plus exigeants.
« Le Bouquet de Cosqueville a une histoire. C’est un produit d’une grande valeur que je respecte énormément », confie Gérard Thomine patron du Téméraire, un des bateaux qui perpétuent cette pêche traditionnelle. Chaque crevette est triée à la main et seules les plus belles sont conservées. Les spécimens trop petits ou abîmés sont systématiquement relâchés en mer, dans un souci de respect des ressources et de durabilité.

C’est cette rigueur, couplée à un savoir-faire ancestral, qui confère au Bouquet sa réputation. Il est si prisé qu’il s’achète au gramme près, à l’image du safran sur terre. Un produit rare, donc, recherché pour son goût fin et sa fraîcheur.
Côté distribution, Gérard Thomine, marin-pêcheur passionné, privilégie les circuits courts. Il vend directement sa pêche à Sandrine Sauvey, poissonnière à Saint-Pierre-Église. Une collaboration locale, basée sur la confiance, qui permet de préserver l’authenticité et la qualité du produit jusqu’à l’assiette.